3ème épisode de la série de france4

L'escalade dans la trahison!

 Photo: galerie images de France4

Le premier épisode (astucieusement intitulé Etude en rose) était à peu près digeste bien qu'anachronique et coupable de haute trahison envers l'oeuvre de Doyle! Le deuxième sombrait allègrement dans les clichés hollywoodiens des séries ordinaires... Le troisième "Le grand jeu" (que je renommerai La suprême arnaque) a monté d'un gros degré dans l'échelle du "détournement d'oeuvres majeures"; échelle qui compte 3 degrés!

Comme d'hab., les deux scénaristes (Steven Moffat de Doctor Who et Coupling et Mark Gatiss de The league of gentlemen, Crooked House et Doctor Who), ont habilement intégré des "clins d'oeil" à l'oeuvre originelle (répliques, évocations d'enquêtes "réelles" de Sherlock, méthodes de déduction...) en pillant honteusement et sans génialité les textes de Conan.

Et puis, ils se sont lâchés pour plaire aux goûts édulcorés-salés des téléspectateurs du tout-venant, avec force scènes de tueries - jusqu'à faire péter en chair à saucisse une pôv vieille ridée jusqu'à la moelle-, en imaginant que le pire ennemi du grand détective de Baker Street fut un minable psychopathe, au physique de puceau éconduit, qui se transforme en terroriste fanatique en bardant ses otages de dynamites "high-tech"...

Jamais, oh non jamais, je n'ai "vu" ainsi le criminel Moriartry et je doute que les fans de Doyle lui aient attribué une telle personnalité!

Messieurs Moffat et Gatiss ont manifestement céder à la tentation du spectaculaire à outrance, du suspens facile à deux sous (pardon! à deux shillings) pour remplir la petite lucarne d'images d'horreur en phase avec les journaux de vingt heures ou autres joyeusetés hollywoodiennes de chair (à pâté) et de sang (pour cent).

Un Sherlock-Cumberbatch encore plus agaçant que jamais - ce n'est pas le comédien que je fustige mais bien le personnage de fiction -. anti-Sherlock avéré, plus cynique, plus insolent, plus prétentieux, plus incorrect que dans les deux premiers épisodes. Je suis en train de relire, soir après soir, les (vraies) enquêtes de Sherlock, et les personnages que je retrouve quotidiennement sont tout autre! Holmes respecte son colocataire, même s'il le rabroue parfois, irrité par ses a priori anti "science de la déduction". Une relation amicale sans faille les lie, chacun dans son registre, mais nourrie de bienveillance mutuelle. 

Quant aux aventures policières elles-mêmes, elles ont un autre charisme, une finesse d'originalité qui n'ont rien à voir avec les sempiternelles séries dites "policières" dont nous gavent les télés, et particulièrement les télés anglo-saxonnes.

GF