Laissez Sherlock reposer en paix !

L'Adieu à Baker Street  de Cecil et Brunschwig

Holmes (1854 / 1891 ?) Livre I

Laissons Sherlock

dormir en paix !

  

La mort de Sherlock Holmes en Suisse, dans un ultime corps à corps avec Moriarty, aux chutes de Reichenbach, était-elle bien réelle ou était-ce une mystification?

 

Le pauvre docteur Watson, largué si brutalement par son plus cher ami, va mener l'enquête avec l'aide du jeune Wiggins, ex-gamin des rues et ex-chef de la "section de police secrète de Baker Street", devenu détective amateur "chaudement recommandé par Monsieur Sherlock Holmes". Les personnages familiés des lecteurs de Sherlock sont au casting: le frère Mycroft, le professeur Moriarty. Arthur Conan Doyle, quant à lui, y est campé en agent littéraire de Watson...

 

 

Un mystère qui en cache un autre...

 

Watson, confronté à l'attitude étrange du frère de Sherlock (lui cacherait-il quelque chose?), va devoir remettre en question son regard sur l'ami irremplaçable. Tandis que Baker Street est envahie, devant le numéro 221B, par une foule d'admirateurs du grand détective disparu, venue pour une veillée funèbre, de drôles d'évènements vont perturber le deuil du docteur.

 

Dessins magnifiques: ambiance, ambiance.

Du grand art!

 

Tout de noir et de gris vêtus, de bleu et de demi-teintes de bon... ton - si j'ose dire!- avec des clairs-obscurs là où il faut. A l'aquarelle. Du soigné. De l'artistique. Un graphisme expressif et très en phase avec l'époque peinte par Doyle. Mise en page efficace.

 

Dommage que tant de talent (celui du scénariste et celui de l'illustrateur) soit dévoué à une fiction assassine - car enfin, une fois de plus, on traite Holmes à une sauce morbide: celle, déjà exploitée, de son addiction à la morphine. Le Grand Holmes est ravalé à l'état d'un malade incurable qui n'en finissait pas de se morfondre entre deux enquêtes... Et d'aller fouiller dans sa vie secrète, dans son intimité, dans son enfance (une voie décidément très fréquentée par les apocryphes de Doyle), sans pudeur, sans respect pour sa prétendue-vie privée, sa prétendue vie passée.

 

Sherlock n'était-il pas un homme solide, bien campé dans ses certitudes, maître de ses émotions, d'une intelligence sans faille? IL vivait heureux dans l'état de dépendance (aux énigmes policières, à la cocaïne) où il avait délibérément choisi de mener sa barque... Sa seule faiblesse "de taille" se révèle dans la "solution finale" - sa dernière "enquête"-, précisément là où, harcelé à mort par Moriarty, il perd de son assurance et presque de son courage...

 

Mort ou pas mort dans le ravin de Reichenbach, àprès-tout, que cela nous importe! Son créateur avait voulu ainsi couper le fil de sa vie. Là encore, du vivant de Doyle, la populace fanatique de son héros avait refusé de le laisser reposer... en paix!

 

GF



19/09/2011
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